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PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII° SIÈCLE 301
supporte quicter la direction », et acquérir une charge de trésorier des bâtiments du roi, il n'obtint la provision de l'office convoité qu'à la condition de rester à la tête de Ia manufacture. Il lui fallut donc se résigner et demeurer directeur à son corps défendant. En 1640, une prolongation de privilège lui est accordée pour neuf années. Nouvelle prolongation, de vingt années cette fois, en 1648. Raphaël vécut - il jusqu'à la fin de cette nouvelle période, ou bien son Iils Sébastien - François de la Planche avait-il pris sa place avant 1670, époque où la manufacture du faubourg Saint-Germain figure encore sur Ie plan de Paris publié sous cette date? C'est un point qui n'a pas encore été éclairci.
La création de Ia manufacture des meubles de la couronne aux Gobelins porta sans doute le dernier coup à l'existence de l'atelier du faubourg Saint-Germain. On a la preuve que Sébastien - François de la Planche, après avoir succédé à son père dans la charge de trésorier des bâtiments, laissait en mourant, vers la fin du xvii0 siècle, une situation fort embarrassée. C'est le sort ordinaire de tous Ies chefs d'industrie qui se sont trop préoccupés de l'art et qui préfèrent la perfection au profit. Les tapissiers parisiens du xvme siècle, dans le préambule si souvent cité de leurs statuts, ne tarissent pas en éloges sur la beauté des tapisseries dues à l'atelier de François de la Planche. Raphaël doit évidemment avoir part à ces éloges. Les tapissiers ajoutent que la marque de la manufacture était la fleur de lis suivie du P, ce qui porte à trois le nombre des ateliers qui se sont servis simultanément de cette marque. Comment dès lors distinguer leurs productions? Une dernière ressource nous reste toutefois pour reconnaître quelques-unes des tentures de cette époque sorties de la maison de la rue de la Chaise.
En effet, l'inventaire des tapisseries, royales, dressé en 1663,' attribue aux de la Planche, comme il a été dit plus haut, quinze tentures composant un total de cent quatre pièces. Dans cette liste figurent quatre suites de Psyché, d'après Raphaël, trois en six pièces, une en cinq; deux suites de Constantin, d'après Rubens, en douze pièces ; des Verdures et oiseaux, dessin de Vouet, en cinq panneaux; deux séries, de six pièces chacune, de Jeux-ci'enf ant s, d'après Corneille; cinq autres pièces de l'Ancien et elu Nouveau Testament, d'après le même; huit compositions d'après Polidor, représentant les Quatre Eléments et les Quatre Saisons; une Histoire cie Clorinde et Ta,ncrèc\e (six pièces), une Histoire
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